Publié le 31 octobre 2011, dans Actualités, Course et glisse
David Raison remporte en proto la Transat 6,50 sur TeamWork Evolution
« Mes maîtres mots ont été rigueur et discipline tout au long de l’épreuve et ça a vraiment payé. »
Sur son voilier révolutionnaire TeamWork Evolution David Raison vient de remporter la Transat 6,50. Son innovation et son audace, tant en terme de navigation que de développement technique lui ont permis de réaliser cet exploit qui fera date dans le monde de la course au large
David Raison a avalé les 3120 milles de cette seconde étape entre Salvador de Bahia en 17 jours, 6 heures et 13 minutes, à la vitesse moyenne 7,53 nœuds.
Le skipper Lorientais a franchi la ligne d’arrivée dans la baie de tous les saints à 18h43 TU, en milieu d’après-midi heure locale.
Il ravit par ailleurs d’une vingtaine de minutes le record de l’étape établi par Yves Le Blévec en 2007, en 17 jours, 06 heures et 36 minutes.
David Raison qui a pris les commandes de la régate peu avant les îles du Cap Vert a réalisé une course exemplaire, et n’a pratiquement plus été inquiété après le passage du pot au noir par son poursuivant immédiat Thomas Normand
Avec plus de 130 milles d’avance sur Thomas et environ 330 milles sur le gros du peloton, il n’a fait que creuser l’écart depuis son entrée dans l’Alizé du Sud-Est, exploitant au maximum l’extraordinaire potentiel de son TeamWork Evolution.
Le voilier aux nez arrondi, particulièrement performant au bon-plein (allure située entre 60 et 90° du lit du vent) a en effet marché près de 1 nœud plus vite que ses concurrents lors de cette descente vers l’arrivée.
« Quand j’ai vu que j’étais en tête à la sortie du pot au noir, je me suis dit : Elle est pour toi, fait pas de conneries, tombe pas à l’eau et casse pas le bateau » a déclaré David Raison juste après avoir mis le pied à terre. « J’avais même les deux pieds sur le frein dans certaines conditions, tellement le bateau tapait. J’ai un peu plus dormi cette nuit, j’ai fait ce qu’il fallait pour être bien aujourd’hui, je ne voulais pas me planter à l’arrivée. Pour ma quatrième transat, mon dernier objectif était d’arriver avant la tombée du jour. Voir Bahia sous le soleil et pour pouvoir manger un bon morceau de viande au resto ce soir c’est vraiment génial. »
Revenant sur sa stratégie, David Raison a encore confié : « J’ai fait un vraiment bateau rapide et exceptionnel qui permet de gommer les éventuelles erreurs stratégiques. Mais comme la partie entre la sortie du pot au noir et l’arrivée me réussit toujours assez bien, j’ai en plus fait une belle course de ce point de vue. Avec l’expérience de 2001 et 2003, j’avais quelques schémas qui m’ont permis de creuser l’écart. »
Avec cette victoire, David Raison renoue avec l’esprit de la classe mini qui se veut un véritable laboratoire de la course au large.
Plusieurs systèmes couramment utilisés aujourd’hui, comme les quilles pendulaires ou les mâts carbones ont été développés sur cette épreuve. Nul ne sait si la prochaine génération de 60 pieds IMOCA sera influencée par ce dessin, mais il est évident que le concept risque de faire tache d’huile dans d’autres classes, et chez les prochains minis.
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